| namtho29 | | Habitué | | 127 messages postés |
|  Posté le 16-02-2004 à 13:52:00   
| Le président israélien en France, dans un climat de méfiance
LE MONDE | 16.02.04 |
Moshe Katsav effectue une visite d'Etat de quatre jours
Le président d'Israël, Moshe Katsav, devait commencer, lundi 16 février, une visite de quatre jours à Paris. Cette visite, la première pour un président israélien depuis Haïm Herzog, en 1988 , sera accompagnée du faste d'usage pour les visites d'Etat.
Champs-Elysées pavoisés du drapeau israélien, rencontres avec le ban et l'arrière-ban de la République, l'étiquette serait anodine si elle ne traduisait pas symboliquement la volonté française d'aller au-delà de décennies de relations difficiles, empoisonnées principalement par le dossier palestinien.
Le ministre des affaires étrangères, Dominique de Villepin, est à l'initiative de cette visite. Dès son arrivée au Quai d'Orsay, en 2002, il s'est efforcé de recoller la porcelaine brisée entre deux pays aux liens anciens et étroits. La communauté juive en France est la deuxième du monde après celle des Etats-Unis, la France étant aussi la deuxième destination touristique pour les Israéliens et le troisième partenaire scientifique d'Israël.
Partant du principe que, pour avoir une chance d'être écouté, il faut tout d'abord être entendu, le ministre s'est efforcé de donner un nouvel élan au dialogue bilatéral, notamment par la création d'un groupe de haut niveau coprésidé par le professeur David Khayat et par le diplomate Yehouda Lancry chargé de recenser et de favoriser toutes les coopérations ou collaborations possibles, qu'elles soient scientifiques ou culturelles.
Au cours de deux visites en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, le ministre a souhaité également déconnecter la relation strictement franco-israélienne du dossier palestinien, propice à des désaccords. Parmi ceux-ci : le sort du chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, retenu à Ramallah depuis décembre 2001, ou la construction unilatérale et controversée d'une "clôture de sécurité" par Israël en Cisjordanie.
PARTENARIAT ÉCONOMIQUE
Jusqu'à présent, ces efforts ont été assez peu payés en retour, Israël ne parvenant pas à se départir d'une méfiance quasi mécanique vis-à-vis d'une politique étrangère française jugée irrémédiablement proarabe et propalestinienne . Cette méfiance est renforcée, pour les Israéliens, par la personnalité de Jacques Chirac, qui avait effectué en 1996, à Jérusalem, une visite heurtée. La flambée d'incidents à caractère antisémite enregistrée en France à partir de 2001, sur fond d'Intifada, dans les territoires palestiniens, a naturellement renforcé la défiance et les ressentiments.
En janvier, le ministre israélien chargé des relations avec la diaspora, Nathan Chtcharansky, faisait état du doublement des incidents antisémites en France en 2003 (près de la moitié des actes antisémites commis en Europe, selon lui) alors que les autorités françaises assurent que ces actes ont été, au contraire, en nette diminution pendant cette même période.
Ce dialogue compliqué est, en fait, à l'image des relations entre Israël et l'Europe. Si l'Union européenne est, de loin, le premier partenaire économique d'Israël, elle reste condamnée pour l'instant à l'inaction diplomatique, en partie du fait de ses propres contradictions mais, surtout, compte tenu de la primauté donnée par Israël aux Etats-Unis.
C'est donc surtout en observateurs que les Européens ont pu assister, au cours des trois dernières années, à l'affaissement d'un processus de paix auquel ils avaient contribué surtout de manière financière, sans pouvoir peser sur les décisions.
A Paris, le président Katsav, dont les fonctions sont surtout honorifiques, rencontrera successivement Jacques Chirac, Bertrand Delanoë, le maire de Paris, Jean-Pierre Raffarin, le premier ministre, et Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale.
Après une visite à Toulouse, siège d'Airbus (une marque absente, pour longtemps encore sans doute, dans la flotte de la compagnie israélienne El Al), M. Katsav, qui sera accompagné principalement d'hommes d'affaires, aura également l'occasion de s'entretenir avec le président du Sénat, Christian Poncelet. Sa visite pourrait être le prélude à un déplacement en France du premier ministre israélien, Ariel Sharon.
Gilles Paris
Qu'en Pensez vous du chgt de cap suivi par la France ? la scêne politique est marquée de certains changements ? A vous de débattre 
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